VIDEO-SALON
KUK Galerry, Germany, 2008

Curated par Pierre Courtin

Paysage, Mémoire, Portrait, Religion

Présentation d'une sélection de vidéos extraites des vidéos-salons & Curatorial rebound de la galerija10m2 de Sarajevo, expositions collectives d'art vidéo conçues autour de 250 vidéos d'artistes confirmés et émergents qui depuis 2004 nous proposent le panorama fragmentaire d'une pratique contemporaine dont la multiplicité des formes et l'abondance nous enjoint à questionner la réalité du "visuel", sa temporalité et sa mobilité.

Video-salon sample présente ainsi pour la galerie KUK une selection de huit artistes, 4 expositions d'une semaine dont chacune met en perspective le travail de deux artistes autour d'une thématique renouvelée chaque semaine.

Paysage, mémoire, portrait, religion ou la constitution d'un prisme de lecture qui nous laisse entrevoir un état de la production vidéographique contemporaine autour des grands enjeux qui ont jalonnés l'histoire de l'art et à partir d'une sélection d'oeuvres dont seul l'inspiration du moment à guider le choix du commissaire.

Comment de jeunes artistes s'approprient aujourd'hui l'héritage d'une culture classique liée essentiellement à la peinture, quelle nouvelles territorialités se dessinent autour des thèmes
du paysage, du portrait, de la mémoire et de la religion ? De la peinture à la vidéo, du classicisme à l'art du réseau, Video-salon lève le voile:

Paysage

Aymeric Delhay. Spring
Dans un enchaînement de plans séquences, sans début ni fin, un casque bleu déambule au milieu d'un champ d'arbres en fleurs. Derrière le voile idyllique de la nature qui s'entredéchire se dévoile la potentialité d'une violence toujours sous-jacente.

Laurent Mareshall. La ligne verte
Entre vidéo, animations et peinture, l'élaboration d'un paysage de la Palestine et d'Israel…
ou lorsque la nature est plus forte que la bêtise ...

Mémoire

Adela Jusić. Sniper
Le surgissement du passé comme temps de la hantise…où l'intime abhorré se distille au delà de la douceur et de la plénitude des images. L'image du père, le sniper, la bande sonore qui comptabilise les victimes de manière mécanique. Un point rouge, qui nous interroge et autour duquel tourne les jeux de regards.

Ibro Hasanović. “Name of the film is... I cannot remember the name of the film (The)”.
La mémoire d'un film, ce qu'il en reste, 6 personnes, 6 narrations, qui s'enchevêtrent, qui hesitent, cherchent à se souvenir…à plonger dans les profondeurs de l'oubli et à donner corps à la mémoire et son effacement.

Portrait

Irena Paskali, On the way to/from macedonia
Si je reste, que vais-je faire ? Le soldat reste car il est obligé. J’ai décidé – je m’en vais ! Je dois prendre la route vers la Macédoine. Quelqu’un d’autre restera…et je transporterai ma vie dans cette valise.

Leila Čmajčanin. Reverse
L'intimité bercé de sensualité; elle en robe noir, élégante, maquillée, aguicheuse; Puis, elle se démaquille conscieusement, enfile des vêtements ordinaires et claque la porte, ou le jeu d'une intimité mise en scène dans un jeu de séduction qui se dérobe perpétuellement.

Religion

Rappaella Crispino. in god we trust
L'énergie aliénante ou la nécessité impérieuse de la communion via les religions, leurs mécanismes de normalisation. La religion comme alternative à la liberté ?

Ervin Babić. Golden Boy
Performance où l'artiste reçoit des giffles de peinture dorée sur le visage jusqu'à ce dernier se couvre d'or. Une relecture de la peinture iconographique qui pointe avec mordant et iconoclasme la religion capitaliste.